Les dix-sept valises (Isabelle Bary)
Mathilde, une journaliste pour un magazine belge, rejoint au Maroc son amie Alicia Zitouni, qu’elle a rencontrée un an plus tôt lors d’un reportage. Ces deux-là ont accroché tout de suite malgré leurs différences : Mathilde est une petite bourgeoise cartésienne coincée par la loi du marché professionnel, tandis qu’Alicia est une cheffe cuisinière lumineuse au passé chaotique, mais qui voit le beau partout. Le prétexte de ces retrouvailles est la notoriété grandissante d’Alicia, qui accepte un article sur elle, uniquement s’il est rédigé par son amie Mathilde, car la machine médiatique la broie un peu trop à son goût. Besoin de bienveillance oblige…
Les deux amies ont à peine le temps de se retrouver qu’Alicia disparaît mystérieusement lors d’une baignade en mer. On ne retrouve pas son corps, la thèse de l’accident est privilégiée. Hantée par la perte mystérieuse de son amie, Mathilde prend conscience qu’elle a besoin d’écrire un roman sur Alicia. Un premier roman qu’elle rêve d’écrire. Un roman sur la vie de son amie pour lui dire adieu. Poussée par sa patronne qui l’exhorte à écrire une biographie avec des détails croustillants pour faire le buzz, Mathilde résiste. Elle veut se mettre dans la peau de son amie, écrire en « je », sentir comme elle, laisser son cœur palpiter comme le sien, se laisser bercer par sa croyance aux signes, au mystère, même si elle sent que ce projet ne la laissera pas indemne (« Mais j’ignorais, au fond, […] pourquoi j’écrivais ce livre, je savais cependant que j’en avais besoin. Que j’étais, en ce moment précis, incapable de toute autre chose. »).
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