La fille qui parlait ours (Sophie Anderson)

La fille qui parlait ours (Sophie Anderson)

Résumé de l’éditeur

A douze ans, Yanka est plus grande et plus forte que tous les autres enfants du village, du moins en apparence. Trouvée devant une grotte d’ours quand elle était bébé, elle s’est toujours demandé d’où elle venait. À cette question, elle n’a eu pour toute réponse que des contes et des légendes. Mais à présent Yanka veut savoir qui elle est vraiment. Et elle part en forêt pour mener son enquête. C’est le début d’un voyage extraordinaire, bien au-delà de tout ce qu’elle aurait pu imaginer : des rivières de glace et des montagnes de feu, des animaux malicieux et des loups affamés, des histoires magiques et des aventures en cascade.

Mon avis

Yanka est une jeune fille de douze ans vivant dans un petit village baigné par l’hiver. Sa mémoire sur son passé est floue : une grotte, un ours et une sensation de chaleur extrême sont restés dans ses souvenirs. Au cours d’une promenade hivernale, elle a été découverte par sa mère adoptive à l’âge de 2 ans. Depuis, leur relation est fusionnelle, mais tout est encore en désordre dans l’esprit de Yanka. Bien qu’elle ait des sentiments profonds pour sa Mamochka, elle ressent un vide à l’intérieur et a désespérément besoin de comprendre d’où elle vient. Elle se sent comme une étrangère dans ce village, même si elle vit dans un endroit paisible avec sa mère, elle a du mal à s’intégrer aux habitants du village.

Ses traits sont par ailleurs assez étonnants : à 12 ans, elle est très grande et forte et elle grandit encore, ce qui la fait se sentir différente. Il lui est difficile de communiquer avec les autres et elle n’a qu’un ami appelé Sasha, un jeune garçon du voisinage avec qui elle entretient une relation sincère et amicale. Elle a aussi Moustache, son furet domestique, et Anatoli, un personnage mystérieux qui vit dans la forêt et qui vient de temps en temps lui raconter des histoires et des légendes, ce qui lui donne l’espoir d’une réalité cachée sur son passé. Mamochka considère que les contes d’Anatoli sont de la pure fiction, mais ils ont un écho particulier chez Yanka. À leur écoute, ses craintes sont apaisées par l’affection que le narrateur lui porte.

À l’approche du printemps, lors d’une fête au village, un événement se produit et révèle un terrible secret à Yanka : elle se retrouve avec des pattes d’ours et la capacité de converser avec les animaux. Tous ses sens s’aiguisent soudainement, révélant une autre identité : une fille mi-humaine, mi-ourse…

Prise au piège de cette double identité, Yanka décide de s’aventurer seule dans la forêt blanche à la recherche de réponses à ses questions. Elle emporte des provisions, la carte de la forêt d’Anatoli et son furet, un bon guide téméraire et intelligent. Mais elle apprendra sur sa route qu’elle ne peut pas déjouer seule une malédiction qui pèse sur ses ancêtres depuis des générations. Elle découvrira alors le pouvoir de l’amitié et la solidarité.

« Il faut que tu arrêtes de penser que la force est liée à la taille de tes muscles ou à la longueur de tes crocs. La vraie force, c’est quelque chose de beaucoup plus délicat. Comme un fil d’araignée. Et vous aurez besoin de tisser vos forces comme une toile d’araignée pour vaincre Zmeï. C’est nous qui serons cette toile. »
 

Sophie Anderson nous emmène avec cette histoire dans une aventure magique, empreinte de dangers et de rencontres amicales, dans l’espoir d’en savoir plus sur le passé de cette jeune fille. Yanka est déchirée par une série de sentiments contradictoires en direction de la célèbre grotte où vit sa grand-mère Ourse. L’héroïne partage avec nous ses impressions les plus profondes sur son identité car elle se sent à la fois humaine et ourse, tiraillée entre ses 2 identités.

« – Si tu veux vivre en tant qu’humain, il faut tendre la main aux autres et les laisser entrer dans ton monde. Je pense que c’est quelque chose que nous avons du mal à faire, toi et moi. Mais demander ou accepter de l’aide, ce n’est jamais aussi difficile qu’on imagine.
 
Je repense au moment où je suis tombée de la forteresse de glace avant de me transformer en ourse. Des mains se tendaient vers moi, mais j’ai eu trop peur de les saisir. Je pensais qu’elle n’arriveraient pas à me retenir. Je craignais qu’elles ne me laissent tomber. Je craignais de les entraîner dans ma chute. Je regarde le bateau au loin, où m’attendent Moustache, Youri, Ivan, Blakiston, la maison et Elena. »

La fille qui parlait ours est un récit baigné de légendes des pays de l’Est. C’est un véritable conte initiatique qui nous embarque avec lui dans cette forêt aux multiples secrets. Sophie Anderson a vraiment une belle plume qui nous immerge totalement dans son univers si original et empli de poésie. À lire !

Le +

  • Les illustrations du roman sont magnifiques et apportent vraiment une touche poétique et onirique à l’ambiance. L’illustration de la couverture montre parfaitement tous les enjeux de l’histoire, avec une belle touche de mystère et de douceur.
  • J’ai bien apprécié la présentation graphique des contes qui entrecoupent l’histoire.
  • J’ai beaucoup aimé la force de cette héroïne qui plonge dans la forêt pour comprendre ses origines.
  • J’ai adoré retrouver la maison aux pattes de poulet et la Yaga du conte connu, avec toute leur puissance et leur bienveillance mal comprises !

Le –

La malédiction qui plane depuis des générations sur les ancêtres de Yanka est résolue sans trop de difficultés. Cela n’est pas très crédible, mais n’oublions pas que le public cible commence à partir de 12 ans.

Le coin des profs

Le récit ne présente pas de difficulté de lecture et est intéressant pour aborder la différence et le tiraillement entre 2 identités.

Niveau de lecture

Débutant

Genre

Conte initiatique

Mots clés

Acceptation, amitié, amour, différence, famille, identité, enquête sur ses origines, peur de demander de l’aide, solidarité

Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…

La montagne qui m’a sauvée, Lauren Wolk

Infos pratiques

  • À partir de 13 ans
  • L’école des loisirs
  • 375p.
  • 15,50€
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