Le silence ne répond jamais (Pierre Mainguet)
Nelson Ferrer, un photographe de plus de 70 ans, revient dans la capitale de sa jeunesse après 40 ans d’absence. Le récit se déroule en 3 jours, entrecoupé d’extraits du carnet rouge de Nels, où il a consigné méticuleusement tous les souvenirs de son histoire d’amour avec Irina. On comprend peu à peu qu’il a fui sa ville natale et entrepris l’écriture de son carnet après le décès de cette femme dont il est tombé fou amoureux à 20 ans.
Chaque soir j’avais rendez-vous avec nous. Il m’arrivait parfois d’écrire chichement ou au contraire, de me laisser emporter par la joie de fallacieuses retrouvailles lorsque je plongeais tête baissée dans un épisode drôle comme celui où je raconte la première fois où nous avions fait l’amour tant bien que mal. J’étais alors l’objet de sentiments contradictoires, d’une part heureux d’être arrivé à retracer avec assez de justesse ce que nous avions vécu et en même temps horriblement malheureux puisque ces événements ne seraient jamais plus que des souvenirs dont j’étais le seul dépositaire.
Il revient dans la ville de son enfance avec une certaine appréhension, tout en étant habité par la certitude d’être à sa place : ayant appris qu’il est atteint d’une grave maladie incurable, il souhaite visiter une dernière fois certains lieux et revoir les personnes ayant marqué son existence. Quand il aura accompli cela, il mettra fin à ses jours. Pas très réjouissant, me direz-vous ? De fait, mais l’intérêt de l’histoire est ailleurs car Nelson a décidé de vivre pleinement ses derniers moments, même les gestes quotidiens.
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