Celle qui marche la nuit (Delphine Bertholon)

Celle qui marche la nuit (Delphine Bertholon)

Résumé de l’éditeur

« Nous sommes donc arrivés à destination sous une pluie battante. Il était seize heures, mais on aurait dit qu’il faisait nuit. Une pancarte en bois piqué annonçait : « La Maison des Pins ». Elle se balançait, lugubre, grinçait dans le vent ; on se serait cru dans un bouquin de Stephen King. »

Malo, 15 ans, déménage, et doit quitter à regret son quotidien parisien. Aussitôt installé dans le sud de la France, il est gagné par l’angoisse. La Maison des Pins, isolée au milieu des bois, semble tout métamorphoser. Les parents de Malo sont absorbés par les travaux de rénovation, Jeanne, sa petite sœur, se réveille en hurlant, parle aux murs et s’est liée d’amitié avec une jeune fille… qu’elle est la seule à voir. Lorsque Malo découvre une vieille cassette audio, vestige d’un passé qui exige de refaire surface, l’adolescent décide de percer, coûte que coûte, le terrible secret qui hante la demeure.

Mon avis

À 15 ans, Malo doit quitter son appartement à Paris pour vivre dans une grande maison abandonnée au fin fond du Gard avec son père, sa belle-mère et sa demi-sœur, Jeanne. Malo est un vrai Parisien fan de jeux vidéo, de skate et de bitume, il s’ennuie dans cette campagne perdue où il n’a pas de copain, de réseau, où il n’y a même pas de cinéma…

« Je voudrais le croire, mais je ne le crois pas. Je connais Jeanne depuis qu’elle est sur terre. Quand elle est née, j’avais presque dix ans et maman était encore dans les parages – les parages de mon cœur. Non qu’elle en soit partie : elle est toujours là, elle sera toujours là. Mais au fil du temps, son image s’est estompée, et ma douleur avec. Je ne sais pas si c’est bien ou mal… C’est comme ça. Quand ma sœur est arrivée, j’ai eu beaucoup de difficulté à l’accepter. À l’époque, je ne formulais pas les choses aussi clairement, j’étais trop jeune. Mais ce bébé, si neuf et si vivant, c’était comme un affront à ma mère morte. Un genre de… provocation. C’est débile, je sais. Égoïste et tout. Et puis, bien entendu, je me suis mis à l’aimer. À l’adorer. Il faut dire, avec sa bouille ! Même Voldemort tomberait sous le charme. Aujourd’hui, je suis content que papa ait refait sa vie, content d’avoir Sophie et Jeanne dans la mienne. Pourtant, ce n’est pas si simple. Je suis en colère contre mon père : moi aussi, je suis perturbé par le déménagement… Mais on dirait que tout le monde s’en fout. »

On est début juillet et l’été s’annonce long. Malo décide d’écrire son quotidien dans le carnet offert par sa tante. D’abord mal à l’aise dans cette maison vintage, il commence vite à comprendre que quelque chose n’y tourne pas rond, à commencer par sa petite sœur qui change brutalement de comportement : elle se réveille la nuit en hurlant, elle est angoissée, elle remplace ses crayons colorés par du noir pour dessiner et elle parle à une amie qu’elle seule peut voir.

Le hic, c’est que le père et la belle-mère de Malo minimisent le changement d’attitude de Jeanne… Selon cette dernière, une certaine Pauline hanterait les murs de la maison et demanderait de l’aide à la fillette. Malo ne croit pas aux fantômes évidemment, quoique peu de temps après, il découvre un château en ruines non loin de la maison et il commence aussi à avoir des pressentiments. Il est encore plus perturbé quand il fait la connaissance de la jeune factrice Lili et qu’il apprend qu’une certaine Pauline a vécu dans la maison où il vient d’emménager et qu’elle a disparu l’été de ses 14 ans… Il pense que c’est une coïncidence, mais va quand même entamer une enquête pour en avoir le cœur net. Les choses s’éclairciront peu à peu quand il découvrira une cassette audio qui servait de journal intime à Pauline…

« Je me suis assis à côté d’elle, mais je n’ai rien dit. Je ne savais pas quoi dire. Elle s’est collée contre moi, câline, protectrice. J’ai aperçu le bleu violacé sur son avant-bras et la culpabilité m’a déchiré le ventre. – Pardon pour tout à l’heure, ai-je finalement murmuré. Je ne voulais pas te faire mal. J’ai eu peur, c’est tout. Mais je suis vraiment désolé. – Je sais. Moi aussi, j’avais peur. Avant. – Qu’est-ce qui a changé ? – Je la connais, maintenant. C’est mon amie. Elle est drôle. J’ai regardé Jeanne, sidéré. Un léger sourire flottait sur ses lèvres. Elle a poursuivi : – Elle n’est pas méchante, tu sais. Elle veut juste qu’on l’aide. »

Le roman est un peu long à démarrer, car l’auteure prend le temps d’y installer une ambiance légèrement anxiogène, mais il prend de l’ampleur au moment de l’apparition de Pauline. Le récit est à mi-chemin entre le fantastique et le thriller, ce n’est pas un coup de cœur pour moi, je n’ai pas vraiment eu peur, mais j’avais envie de connaître la fin car l’intrigue est bien menée. Un bon moment de lecture !

Le +

– Le personnage de Malo est bien construit : on sent sa tristesse d’avoir été arraché à sa vie parisienne tant aimée, son ennui à la campagne, son inquiétude pour sa soeur et détermination à comprendre les phénomènes étranges qui l’entourent. Il a aussi une voix bien à lui, j’ai aimé son langage et son questionnement typiquement adolescents.

– Les références de Malo à Stephen King permettent de sortir des clichés. Il fait preuve d’esprit critique, mais est tout de même ouvert aux phénomènes surnaturels, ce qui crée un suspense authentique.

– La couverture est bien faite, elle reflète bien l’essence de l’histoire.

Le –

Le récit ne fait pas réellement peur. Certains lecteurs avides de frissons pourraient être déçus.

Le coin des profs

Le roman ne présente aucune difficulté de lecture et peut être mis dans toutes les mains (il n’y a pas de détail violent ou gore) pour passer un bon moment distrayant.

Niveau de lecture

Débutant

Genre

Roman fantastique et thriller

Mots clés

Amitié, amour, espoir, famille, fantôme, blessures non guéries, solitude, surnaturel, suspense

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Les romans de Stephen King

Infos pratiques

– À partir de 15 ans

– Albin Michel jeunesse

– 237p.

– 12,90€

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2 réflexions sur « Celle qui marche la nuit (Delphine Bertholon) »

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