Fans de la vie impossible (Kate Scelsa)

Fans de la vie impossible (Kate Scelsa)

Résumé de l’éditeur

Pour Jeremy, passionné d’art, ancré dans sa solitude, c’est comme s’il avait toujours attendu Sebby à la minute où ils se rencontrent. Et Mira, qui a tant de mal à quitter son lit, ne se sent véritablement vivante que lorsqu’elle est avec Sebby, l’ami solaire et écorché.

Ensemble, ils n’ont plus peur. Ensemble, ils ne sont plus seuls. Mais la vie ne les épargne pas. Et les tentations destructrices sont là… S’aimer suffira-t-il à les sauver ?

Trois adolescents déterminés malgré tout à vivre pour le meilleur, pour l’impossible. Un roman affranchi et émouvant qui ose évoquer sans détour l’homosexualité, le désir et le mal-être adolescent, avec une justesse poignante et beaucoup de tendresse.

 

Mon avis

J’ai eu un peu de mal à entrer dans le roman. Pourtant, le résumé sur la 4e de couverture me plaisait bien. En fait, je pense que j’ai fort senti l’auteure adulte derrière certains dialogues. Il y a aussi certains clichés sur la vie adolescente.

Le mal-être et l’instabilité des 3 ados se reflète dans la structure narrative du récit : on est un peu balloté de rebondissement en rebondissement, sans savoir vraiment quelle est la tension dramatique : Mira est dépressive, Jeremy est homosexuel et a du mal à s’assumer, Sebby est homo lui aussi, il vit en famille d’accueil et fait toutes les bêtises possibles (fugue, drogue, alcool). On ne voit pas très bien où va l’histoire, l’objectif n’est pas clair, le lecteur est bloqué à l’instant présent et ne tremble pas pour les personnages. Par contre, j’ai vraiment bien aimé la façon dont l’auteure aborde sans fard les difficultés des ados (homosexualité, difficulté de vivre et de trouver son identité, comportements ambigus voire risqués).

« Devenir quelqu’un ayant besoin d’autres gens pose des problèmes. Surtout si on a façonné une grande partie de son identité en étant seul. Ce n’était pas une vie particulièrement agréable, mais au moins, dans ma solitude, j’étais autonome. À présent, je porte constamment sur moi une émotion, telle une démangeaison persistante, et je la nourris comme si c’était une espèce d’animal de compagnie exigeant. »

 

Le +

  • La rencontre de 3 ados mal dans leur peau plaira aux jeunes.
  • Aborder les difficultés des ados dans ce qu’elles ont de plus dur, sans édulcorer la réalité, est délicat, mais intéressant.

 

Le –

  • La structure narrative aurait pu être mieux construite et le point de vue des personnages plus original (entre une ado banale dépressive, un homo en famille d’accueil qui accumule les conneries et un garçon discret, gentil et fiable, on a un trio assez banal).

 

Le coin des profs

  • Il n’y a aucune difficulté de lecture, parfois du vocabulaire fleuri typique des jeunes.
  • Pour donner ce roman à lire, il faut être à l’aise avec les thèmes qui pourraient susciter des questions. Je pense à l’homosexualité et au suicide, notamment.
  • Il y a des scènes où les 3 ados s’adonnent à des jeux sexuels où ils se cherchent. Attention aux lecteurs un peu prudes ! Je pense aussi aux parents choqués qui pourraient se plaindre de ces scènes explicites en donnant des arguments pudibonds.
  • La réalité dans ce qu’elle a de plus dur est présentée de façon brute. Cela peut plaire ou choquer les jeunes, mais aussi les parents.

 

Infos pratiques

  • À partir de 15 ans
  • Gallimard jeunesse (collection Scripto)
  • 368p.
  • 15€
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