Les 24 états d’âme de Gabin et Agathe (Illana Cantin)
Résumé de l’éditeur
Lorsque Gabin et Agathe se rencontrent au mariage de leur frère et sœur respectifs, c’est loin d’être l’entente cordiale. Un sentiment à l’inverse du projet de leurs deux familles qui, en parallèle, scellent définitivement leur union lors de l’événement ! Bien malgré eux, les deux adolescents se croisent désormais de plus en plus souvent : du traditionnel repas du dimanche en passant par Noël, mais aussi des anniversaires et jusqu’aux dates les plus oubliées du calendrier, les voilà obligés de se fréquenter à chaque réunion de famille. En l’espace d’un an jour pour jour, ils auront l’occasion de partager vingt-quatre fêtes. Et en vingt-quatre fêtes, la chance de s’aimer, se détester, et tenter enfin d’assembler pièce par pièce ce qui ressemblera peut-être finalement à une jolie histoire.
Mon avis
Gabin a dix-sept ans et il rencontre Agathe au mariage de son frère, Olivier, avec la sœur d’Agathe, Charlène. Leurs parents respectifs deviennent amis et s’invitent régulièrement pour des dîners, des déjeuners du dimanche ou à l’occasion de fêtes rituelles. Alors que Gabin apparaît rustre et lourd, Agathe est condescendante et froide. Mais malgré des conversations parfois tendues, Gabin et Agathe s’attirent inexorablement.
Agathe et Gabin vont grandir et mûrir sous nos yeux : ils entrent en dernière année de lycée, ont leur premier(e) petit(e) ami(e), sont confrontés au choix des études… Toute la saveur du roman tient aux dialogues entre cette jeune femme fine et intelligente et ce jeune homme qui cache sa timidité par un excès de bêtises et de blagues. C’est aussi une jolie illustration de l’adolescence avec des héros qui n’ont pas encore renoncé à leur enfance, mais qui entrent peu à peu dans l’âge adulte.
Nous rions en permanence lors du jeu de séduction entre les deux héros jusqu’au moment où Gabin perd un proche, ce qui va bouleverser cet amour naissant et susciter chez les héros des questions existentielles.
Pour ma part, je ne suis pas fan des romances adolescentes, mais j’ai beaucoup aimé celle-ci car elle évite certaines situations stéréotypées. Il faut dire que les deux protagonistes sont plutôt originaux, chacun dans leur genre. J’ai aimé Agathe, son faux détachement et son cynisme qui fait mouche mais qui cache une adorable jeune fille ; Gabin et son faux narcissisme qui pourrait être exaspérant, mais qui se révèle très amusant. Avec de telles personnalités, leur rencontre ne pouvait qu’être haute en couleur !
Si on aurait pu craindre la lassitude devant les blagues incessantes de Gabin et sa manière de tout prendre à la légère, l’autrice le rend terriblement attachant et bien plus complexe que les apparences, surtout à partir du moment où il est en deuil. Après tout, même les personnes les plus joyeuses et légères peuvent posséder en elles leur part d’ombre et de tristesse. J’avoue que j’ai eu un peu peur, durant un instant, que l’on tombe dans le mélodrame, mais l’’autrice a heureusement choisi une autre voie, qui apporte une certaine profondeur au récit et renforce une relation que l’on pressent solide, malgré les aléas de la vie.
Je me suis d’emblée attachée à ces deux adolescents, ce qui explique que j’ai adoré suivre l’évolution de leur relation et la manière dont ils réalisent les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, sans pour autant oser faire le premier pas. Leurs interrogations, leurs doutes, leur envie de dépasser le stade de l’amitié tout en étant parfois tentés de reculer pour se protéger, leurs chamailleries empreintes de tendresse, leurs maladresses, leurs échanges caustiques et pleins de piquant, leur complicité qui ne fait que grandir jusqu’à devenir le symbole de plus tendres sentiments… Tout concourt à rendre la lecture addictive, attendrissante et sans prise de tête. Il y a beaucoup d’humour, de tendresse et de légèreté dans cette histoire d’amitié amoureuse. Ce roman m’a fait passer un très bon moment de lecture, car il aborde la thématique du deuil sans lourdeur.
Quant à l’écriture tout en légèreté d’Illana Cantin, je l’avais découverte dans « Georges, le monde & moi », elle est toujours aussi fluide et savoureuse à souhait. L’alternance des points de vue est parfaitement maîtrisée, l’autrice réussissant à nous faire entrer dans la tête et le cœur de ses personnages avec beaucoup de naturel et d’aisance. J’ai apprécié d’avoir le point de vue des deux héros, permettant de mieux saisir les attentes et les réactions de chacun. Cette lecture et sa double narration, qui facilite le processus d’identification, pourraient donc plaire aux jeunes lecteurs.
Le +
- L’humour est indéniablement une des forces du roman.
- Les 2 héros sont très attachants, surtout que l’on peut lire le point de vue de chacun.
- La thématique du deuil donne de la profondeur aux personnages et à leur histoire.
Le –
L’histoire est un peu trop centrée sur les 2 héros, alors que beaucoup d’autres personnages gravitent autour d’eux. Il y avait une possibilité d’étoffer l’histoire à travers les personnages secondaires.
Le coin des profs
Le roman est intéressant pour inviter à aller au-delà des apparences (par exemple, un humour excessif qui cache de la timidité) et à aborder la thématique du deuil.
Niveau de lecture
Débutant
Genre
Romance
Mots clés
Amour, deuil, famille, fêtes, humour, rituels
Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…
Georges, le monde & moi, Illana Cantin
Infos pratiques
- À partir de 13 ans
- Hachette
- 378p.
- 16€