Recherche parents parfaits (Stewart Foster)
Résumé de l’éditeur
Quel enfant n’a jamais rêvé de parents parfaits ? Sam, ado en famille d’accueil, lance un casting sauvage pour trouver sa famille idéale.
Mon avis
Sam a onze ans et est un enfant de l’assistance. Depuis que sa mère l’a abandonné, il passe de famille d’accueil en famille d’accueil, changeant d’école à chaque fois. Cela fait quelques mois qu’il est dans cette nouvelle famille d’accueil et il aimerait bien s’inscrire pour jouer dans la pièce de théâtre du collège. Et puis, il s’est enfin trouvé une meilleure amie (Leah) et Reilly, le petit garçon de la famille chez qui il est, est plutôt sympa. Alors il aimerait bien rester dans le quartier.
Malgré des débuts dans la vie quelque peu difficiles, Sam garde la tête haute et essaie d’avancer pas à pas, en rêvant d’une vie meilleure. Il décide alors de passer une petite annonce pour trouver des parents parfaits dans les quartiers riches, sans voir qu’ils sont peut-être déjà sous son nez… Accompagné de Leah dans ce projet un peu fou, Sam nous fait découvrir le quotidien d’un enfant qui n’a plus confiance en l’adulte et qui cherche désespérément à trouver sa place au sein d’une famille aimante.
J’ai été profondément touchée par la personnalité de Sam et ses blessures secrètes. L’auteur l’a vraiment bien caractérisé et a pris la peine de construire une histoire crédible. J’ai aimé le lien spontané et fort que Sam a tissé avec Reilly, mais aussi sa complicité avec Leah et Rock Star Steve, son éducateur. Leah est une chouette amie, qui a toujours de bonnes idées ou les mots justes pour réconforter Sam.
Je n’avais pas envie de rentrer. Je n’avais pas de chez-moi ; nulle part où je me sentais bien. J’ai séché mes larmes avec ma manche.
-Hé, ne t’inquiète pas, a-t-elle continué. On va régler ça.
Mais elle ne savait pas ce que c’était que de ne pas avoir sa place. Elle ne savait pas ce que c’était de vouloir quelque chose si fort que ça crée une douleur en permanence.
Le seul petit reproche que l’on pourrait adresser au récit, c’est qu’il traîne parfois en longueur car les obstacles internes de Sam sont les mêmes du début à la fin de l’histoire. Le roman est fort par son réalisme, mais il a aussi tendance à offrir une histoire qui manque de rebondissements et qui traine un peu voire se répète. On s’imprègne certes bien des pensées de Sam mais celles-ci ont parfois tendance à tourner un peu en rond.
Recherche parents parfaits est un très chouette roman pour ados. La famille de Stewart Foster a accueilli des enfants de l’assistance comme Sam et l’auteur parle de cette situation avec humour et délicatesse, levant le voile sur les traces que cela peut laisser à la fois sur les enfants et sur les familles qui les accueillent. À force d’être trimballé d’une famille à une autre, Sam ne veut plus s’attacher, s’installer confortablement (la dernière fois qu’il a accroché un poster sur un mur, il est parti le lendemain). Chez la maman de Reilly, il sait qu’il ne restera pas, alors pourquoi s’impliquer et être à nouveau triste quand il faudra partir ? Il n’ose jamais se confier alors que cela pourrait régler beaucoup de choses, mais son appréhension est compréhensible après tout ce qu’il a déjà traversé.
Je regarde vers la fenêtre de la chambre de Reilly. Si ça se trouve, sa mère est en train de faire mon sac. Je pivote vers Rock Star Steve.
-Est-ce que je vais encore déménager ? je murmure. Si c’est le cas, est-ce que je peux dire au revoir à Reilly ? Ou bien est-ce que je peux aller pas loin, comme ça, je pourrai venir lui rendre visite ?
Rock Star Steve secoue la tête et sourit.
-Non, Sam, tu ne déménages pas. Pas du tout. J’aimerais que tu comprennes qu’il existe des personnes qui ont envie de te garder. Il y a des gens qui aiment bien Sam – petit c, grand C – McCann et qui n’ont pas envie qu’il parte.
Je souris. J’aime bien quand il m’appelle comme ça – ça me fait tout chaud à l’intérieur. J’ai l’impression d’être unique. Peut-être que c’est ce que ressent Reilly quand son père l’appelle Gribouille.
-Tu vois. (Il tend la main et me frotte la tête.) Ça, c’est le Sam que je connais. Il faut que tu gardes ce sourire, p’tit gars. C’est bien plus facile que de faire la tête. On utilise quarante-trois muscles quand on fronce les sourcils mais seulement dix-sept quand on sourit.
-C’est vrai ?
-Oui. Alors n’hésite pas.
-Ok, j’affirme. Je vais essayer.
-Parfait. Maintenant, il y a autre chose dont je voudrais te parler.
-Quoi ? je demande, sur la défensive.
-Ne t’inquiète pas, me rassure Rock Star Steve en levant les deux mains. Rien de grave. Simplement, j’ai discuté avec Gemma… Tu te souviens de Gemma ?
L’histoire sert un peu la gorge, parce qu’on ne peut pas s’empêcher d’avoir de la peine pour Sam et sa famille d’accueil qui fait ce qu’elle peut pour entrer dans sa vie, mais ce roman est aussi par moment cocasse. Et ça fait du bien de lire une histoire comme celle-ci ! J’ai beaucoup aimé lire cette histoire drôle et émouvante, qui nous ouvre les yeux sur le quotidien des familles d’accueil mais aussi et surtout, des enfants placés.
Le +
- L’histoire est très réaliste, juste et profondément touchante.
- Les petites touches d’humour qui parsèment le livre apportent de la légèreté à l’histoire. J’ai adoré le chien pétomane !
Le –
- Comme je l’ai dit, il y a quelques longueurs, mais ça n’est pas trop gênant.
- La couverture me paraît un peu enfantine par rapport à la profondeur du contenu de l’histoire.
Le coin des profs
Le récit offre une belle porte d’entrée pour aborder la problématique des enfants placés en famille d’accueil. On y voit la difficulté de s’attacher à des parents d’accueil qui changent tout le temps.
Niveau de lecture
Inermédiaire
Genre
Drame
Mots clés
Abandon, amitié, amour, attachement, déménagement, famille, famille d’accueil, lien, parentalité, rejet, quête d’identité, substitut
Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…
Eden fille de personne, Marie Colot
Infos pratiques
- À partir de 15 ans
- Helium
- 316p.
- 15,90€